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Jérôme LIEPPE

Sophrologue

Quand le passé s’invite encore dans le présent : comprendre et apaiser la mémoire traumatique


Nous avons tous vécu des moments difficiles, parfois profondément marquants. Ces événements douloureux laissent une empreinte dans notre mémoire, notre corps, et nos réactions émotionnelles.. La plupart du temps, avec le temps, ces souvenirs s’estompent, deviennent moins vifs, jusqu’à s’intégrer paisiblement dans notre histoire.

Mais parfois, certains souvenirs — parfois enfouis, parfois très présents — refusent de s’apaiser. Ils continuent de se manifester sous forme de réactions automatiques, d’émotions négatives intenses ou de comportements d’évitement. Ils s’invitent encore, sans prévenir, à travers une sensation physique, une émotion soudaine, un comportement que l’on ne s’explique pas. Ces manifestations ne sont pas des faiblesses, mais des mécanismes de protection mis en place par notre cerveau face à un choc émotionnel. On parle alors de mémoire traumatique.

Elle agit en silence, mais influence nos pensées, nos émotions, notre corps — et peut affecter notre bien-être, nos relations, nos choix de vie.

Cela touche autant les enfants que les adultes, les civils que les vétérans. Il peut s’exprimer sous forme de névrose traumatique, mais aussi de troubles anxieux, dépressifs ou comportementaux.

Dans cet article, je vous propose de comprendre ce qu’est la mémoire traumatique, pourquoi certains souvenirs restent “bloqués” dans le cerveau, et comment nous pouvons les “reclasser” grâce à un accompagnement respectueux et profondément transformateur.

Plan de l'article

  • Quand le cerveau reste bloqué sur un souvenir

  • Ce qui se passe dans le cerveau en cas de choc

  • La thérapie par mouvements oculaires : retravailler ces souvenirs figés, en douceur et en sécurité

Quand le cerveau reste bloqué sur un souvenir

Une mémoire fragmentée et envahissante

Lorsqu’un événement dépasse nos capacités d’adaptation (accident, agression, harcèlement, abandon, deuil brutal, attentat, cumul de vécus traumatiques répétés durant l’enfance...), le cerveau, notamment les zones neuro-émotionnelles, peut bloquer l’intégration de l’information et peut enregistrer le souvenir de façon incomplète. Au lieu d’une histoire cohérente, il conserve des fragments sensoriels : des images, des sons, des odeurs, des tensions corporelles, parfois sans lien logique. C’est comme si un souvenir restait figé, non digéré au lieu d’être classé dans la mémoire autobiographique.

Ces fragments peuvent se réactiver à notre insu dès qu’un stimulus : un bruit, une odeur, une situation similaire peut déclencher une réaction émotionnelle intense, comme si l’événement était en train de se reproduire. Ce n’est pas “dans la tête”, c’est dans la mémoire émotionnelle et sensorielle.

Ces réactions peuvent s’exprimer à travers des symptômes de stress, des accès de panique, de la dissociation, des troubles du sommeil ou des cauchemars récurrents. Certaines personnes en viennent à développer un véritable état de stress post-traumatique, reconnu comme un trouble de stress important, avec une forte prévalence dans la population exposée à des violences, des accidents, des abus ou des pertes soudaines.

Les personnes souffrant de traumatismes passés décrivent souvent un sentiment de décalage permanent, une forme d’anesthésie émotionnelle, une difficulté à ressentir pleinement la joie ou la sécurité. Cela peut s’accompagner de culpabilité, d’une vigilance excessive, de comportements d’évitement ou d’une difficulté à nouer des relations stables.

Dans certains cas, cela mène à une dépression, à des troubles anxieux, voire à des troubles psychiques plus larges. L’impact psychologique de ces souvenirs figés se fait sentir au quotidien, souvent sans lien apparent avec la mémoire consciente.

Une charge émotionnelle intacte

Alors que la plupart des souvenirs s’atténuent avec le temps, le souvenir traumatique conserve toute sa charge émotionnelle. Il continue à provoquer de l’anxiété, de la colère, de la honte ou de la peur, bien après les faits. Comme si le cerveau restait figé dans ce moment.

C’est ce qu’on appelle la mémoire traumatique : une mémoire qui ne se contente pas de se souvenir, mais qui réactive le vécu comme s’il était encore présent.

Ces souvenirs laissent une symptomatologie spécifique, parfois violente : irritabilité, flashbacks, phobie, comportements d’évitement, troubles du sommeil, stress aigu, crises d’angoisse, troubles de l’attachement ou fatigue chronique. Ce que la médecine nomme états de stress post-traumatique (ou états de stress aigu dans les premières semaines) constitue une atteinte réelle à l’intégrité psychique.

Pour comprendre la mémoire traumatique, il faut regarder comment fonctionne le cerveau en situation de danger.

Ce qui se passe dans le cerveau en cas de choc.

L’amygdale : la sentinelle de la peur

En cas de stress extrême, une région du cerveau appelée l’amygdale s’active. Elle détecte le danger et déclenche une réponse immédiate : fuir, se battre, ou se figer. Cette réaction est salvatrice pour notre survie.

Mais pendant ce temps, le cerveau “rationnel” (le cortex préfrontal) se met en veille. Résultat : l’événement n’est pas traité comme un souvenir normal, mais comme une alerte constante.

Le souvenir reste “non digéré”

Ce souvenir, non traité par les circuits classiques de la mémoire, reste stocké sous forme brute dans les zones émotionnelles du cerveau. Il devient un “fichier corrompu” : inaccessible de manière logique, mais toujours actif, prêt à se relancer au moindre déclencheur.

Imaginez que votre cerveau soit un ordinateur. Un jour, un fichier a été corrompu par un bug : depuis, chaque fois que vous l’ouvrez (conscient ou non), il bloque tout le système.

Le retraitement : une capacité naturelle du cerveau

Le cerveau sait naturellement intégrer les souvenirs difficiles. C’est ce qu’il fait notamment pendant le sommeil paradoxal, la phase où nos yeux bougent rapidement sous les paupières (mouvements oculaires rapides).

Mais parfois, après un traumatisme, ce mécanisme reste bloqué. La thérapie par mouvements oculaires va justement réactiver ce processus de traitement.

Quand on vit un choc, c’est comme si le cerveau avait laissé un fichier ouvert. Le souvenir tourne en boucle, il n’est pas classé.

Le cerveau ne fait pas la différence entre réel et imaginaire. C’est pourquoi des stimulations bilatérales activent naturellement les circuits de traitement émotionnel inhibés lors du trauma, facilitant une réorganisation interne sans devoir revivre l’événement. 

La thérapie par mouvements oculaires : retravailler ces souvenirs figés, en douceur et en sécurité

Inspirée du fonctionnement du cerveau pendant le sommeil paradoxal, la thérapie par mouvements oculaires agit comme un outil de réparation : elle permet de rouvrir le fichier corrompu, de le corriger, et de l’archiver correctement. Les mouvements oculaires vont aider à le ranger au bon endroit, à refermer ce chapitre. Une fois classé, il n’encombre plus votre mémoire vive. Vous pouvez continuer votre route, plus léger. Vous ne l’oublierez pas, mais il ne fera plus mal. Vous n’allez pas revivre le trauma. Vous allez le traverser, à votre rythme, et permettre à votre système nerveux de se réguler.

Elle aide le cerveau à retraiter les informations bloquées. Combinée à d’autres approches comportementales comme les TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales), elle permet de désactiver les réactions de stress inappropriées, de réguler les émotions négatives, et de restaurer une perception plus apaisée de soi et du monde.

Le travail thérapeutique permet souvent de guérir des blessures invisibles, de retrouver un sentiment de sécurité intérieure, et de sortir de cycles répétitifs. Le but n’est pas d’oublier, mais de transformer le rapport au souvenir : qu’il ne soit plus une menace, mais un élément intégré de l’histoire de vie.

Pour en savoir plus : « La thérapie par mouvements oculaires »

Un impact profond sur la santé mentale

Comprendre et prendre en charge la mémoire traumatique n’est pas seulement une démarche personnelle : c’est un véritable enjeu de santé mentale. De nombreuses personnes vivent avec les séquelles invisibles de traumatismes anciens, qui alimentent des troubles émotionnels, comportementaux ou psychosomatiques. En donnant une place à ces blessures enfouies et en proposant des outils adaptés pour les traiter, on ouvre la voie à une reconstruction plus profonde de soi — un pilier essentiel pour retrouver un mieux-être durable et prévenir les rechutes.

La thérapie par les mouvements oculaires agit sur le cœur des mécanismes psychologiques et physiologiques du traumatisme. Elle restaure une forme de sécurité intérieure, apaise le système nerveux et permet enfin de sortir des cercles de répétition ou de comportements d’évitement. Loin de nier ou d’effacer le passé, elle rétablit un équilibre psychique qui aide à reprendre les rênes de sa vie, à se reconnecter à ses ressources, et à retrouver un élan de transformation.

Pour en savoir plus : Ressources sur la santé mentale

En conclusion

La mémoire traumatique est une mémoire figée dans le système émotionnel du cerveau. Elle peut provoquer des réactions disproportionnées, de l’anxiété, des blocages ou des douleurs physiques. La thérapie par mouvements oculaires permet au cerveau de retraiter ces souvenirs figés, comme s’il les digérait enfin. Ce processus respecte votre rythme, vos limites, et s’accompagne d’outils de régulation corporelle comme la sophrologie. Le souvenir ne disparaît pas, mais il cesse d’être douloureux. Il devient un élément intégré à votre histoire — sans vous retenir dans le passé.

Se libérer de l’empreinte d’un événement traumatique, c’est reprendre le pouvoir sur son vécu. C’est retrouver de l’espace pour vivre autrement, avec plus de conscience, de sérénité et de stabilité. 

Si vous vous reconnaissez dans ces mots, si vous ressentez encore le poids d’un passé qui ne passe pas, si vous souffrez de souvenirs intrusifs, de blocages émotionnels ou de réactions disproportionnées à des situations courantes, sachez qu’il existe des approches thérapeutiques efficaces et respectueuses de votre rythme pour transformer ce vécu et vous aider à cheminer vers la paix intérieure.

Jérôme LIEPPE sophrologue

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